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Jean. — Ah ! oui, va-t’en !… J’aime mieux ne pas te voir dans ce moment. Cache-toi ! Quand je songe que je suis resté une nuit à l’attendre !… Une pareille chose dépasse tout ce qu’on peut imaginer !… Va-t’en, Nanette !… Va-t’en !

Nanette, s’en allant, passe près de la fenêtre et dit : — Les voilà !

Jean. — Qui ?

Nanette. — Mais eux ! Ils reviennent ensemble !

Jean, se précipitant à la fenêtre. — Puisqu’ils sont partis ensemble, pourquoi veux-tu qu’ils ne reviennent pas ensemble ? Va-t’en !

Nanette sort. Jean regarde un moment à la fenêtre, puis vient s’asseoir à la table, devant ses papiers.


Scène II

JEAN, MARIE-LOUIS

Il entre par la porte du premier plan à droite ; il a ses patins à la main.

Marie-Louis, derrière Jean qui regarde toujours ses papiers. — C’est l’affaire Tiphaine ?

Jean, se retournant. — Oui, c’est l’affaire Tiphaine. (Il regarde Marie-Louis, puis se lève et se dirige vers la porte du fond à gauche.) Je te demande pardon… j’ai à travailler.

Il sort.


Scène III

MARIE-LOUIS, la belle Mme  LAMBERT, BÉATRICE, Me  AGA.

Ces trois derniers entrent par la porte du premier plan à droite.

Béatrice, allant jeter ses patins au coin de l’âtre et présentant sa bottine au feu. — Dieu !… que je me suis amusée !

Mme  Lambert, s’asseyant. — Moi, mon enfant, je vous envie… ces jeux ne sont plus de mon âge…

Maître Aga, à Béatrice. — Vous en avez eu un succès ! Je ne vous connaissais pas ce joli talent.

Béatrice. — Oh ! Marie-Louis est bien plus fort que moi !… Il sait écrire son nom sur la glace… Mais qu’avez-vous donc, Marie-Louis !… Vous voilà changé en statue…

Marie-Louis, encore stupéfait du brusque départ de son frère.