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Le Président. — Moi !

Jean, protestant. — C’est impossible !…

Le Grand Réquisiteur, à Jean. — Oui, je sais que toute intimité a cessé depuis longtemps entre vous et M. Leperrier… Aussi, vous voyez, je ne conseille cette entrevue qu’à votre père…

Jean. — Ni moi, ni mon père ne verrons M. Leperrier !

Le Grand Réquisiteur, se levant ainsi que le réquisiteur général, affirmant. — Si ! Je suis prié de vous demander cette entrevue, monsieur le président.

Jean. — Mais dans quel but ?

Le Grand Réquisiteur. — Oh ! je l’ignore… je n’ai demandé aucune explication à M. Leperrier, et n’en désire aucune… (Il serre la main du président.) C’est entendu, monsieur le président ?

Le Président, après une hésitation. — Puisque vous le voulez.

Le grand réquisiteur et le réquisiteur général sortent.


Scène X

LE PRÉSIDENT, JEAN

Jean, très agité. — Je soupçonne quelque machination de Leperrier… Ah ! cet homme… Il y a des moments où je comprends le crime !… Quand je pense à tout ce qu’il m’a pris… je me demande avec anxiété ce qu’il peut bien pouvoir me prendre encore… Ah ! on ne saura jamais ce qu’il m’a fait souffrir… personne ne s’en est douté… (Il est accablé sous le poids du souvenir.) Non, pas même vous, mon père ! (Montrant Béatrice qui rentre.) pas même cette femme… ma femme !…


Scène XI

LES MÊMES, BÉATRICE, MARIE-LOUIS

Béatrice, allant au président. — Qu’y a-t-il ?… Vous paraissez tout triste…

Jean. — Il n’y a que vous de gaie aujourd’hui dans cette maison !

Béatrice. — Très gaie ! Nous sommes allés patiner, Marie-Louis et moi !…

Marie-Louis. — Nous avons rencontré Mme  Lam-