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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 1.djvu/114

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LE CHÂTEAU NOIR

armes après avoir appelé à son aide la garde ! Du reste, c’est une conjecture que nous n’avons pas à envisager. »

Mais M. Priski avait à peine prononcé ces mots qu’il se sentait fort brutalement renversé par Rouletabille, lequel l’avait traîtreusement saisi par derrière.

En même temps, le reporter, aidé de Vladimir, bâillonnait d’un foulard le majordome qui, du reste, n’essayait de pousser aucun cri ni d’opposer à cette agression inattendue la moindre résistance.

« Emporte-le ! » ordonna Rouletabille à La Candeur, lequel avait assisté à cette scène sans s’y mêler et sans la comprendre.

La Candeur fit cependant ce que lui commandait son chef de file. Il se baissa et emporta dans ses bras, comme une plume, ce pauvre M. Priski.

« Où faut-il le déposer ?

— Dans ta chambre… Et ne grogne pas. Je t’ai emmené, c’est pour que tu nous sois utile à quelque chose… »

Ils pénétrèrent dans la chambre des gardes. Rouletabille alluma une bougie au bureau de « l’hôtel » et ils s’engouffrèrent dans le petit escalier, La Candeur portant toujours le majordome. Quand ils furent dans la chambre de La Candeur, Rouletabille fit étendre Priski sur le lit et dit aux deux reporters :

« Je vous en confie la garde. Vous me répondez de lui sur vos têtes. À tout à l’heure. »

Et il les laissa.

Il descendit dans la cour du donjon, en fit le tour et se trouva en face du hangar où les bêtes avaient été remisées par Modeste et Tondor qui dormaient profondément sur une botte de paille. Athanase veillait. À l’approche de Rouletabille, il se leva et dit :

« Je vous attendais. Il y a du nouveau. J’ai vu la chambre d’Ivana.

— Et moi, fit Rouletabille, j’ai vu Ivana. Venez ! »

Ce disant, il frappait sur l’épaule des muletiers, leur ordonnait de se lever, secouait d’importance Modeste qui