Aller au contenu

Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 1.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
LE CHÂTEAU NOIR

ils étaient revenus… Et maintenant Rouletabille et Athanase cherchaient à comprendre par quel miracle la précipitation s’était arrêtée, comment cette gesticulation d’outre-tombe restait suspendue dans le vide.

Rouletabille se retourna vers Priski, en essuyant son front en sueur.

« Quand nous étions dans le donjon, tu nous as dit que l’on pouvait passer par là ? Comment peut-on passer par là ?…

— Qu’un moyen, monsieur, qu’un moyen ! fit Priski, en grelottant : en s’aidant des morts ! Vous voyez bien qu’ils vous tendent la main !

— Oh ! qu’est-ce qu’il dit ? Qu’est-ce qu’il dit ? se lamenta La Candeur !

— Il dit des bêtises, répliqua Rouletabille, calmons-nous un peu si possible, et tâchons à reprendre notre sang-froid. Ces morts ont été certainement arrêtés dans leur chute au fond de l’oubliette par des crocs de fer, comme il arrive souvent. Avec l’hameçon de nos cordes, nous pourrons atteindre ces crocs, et nous élever ainsi jusqu’à l’orifice de l’oubliette, si toutefois les crocs continuent à garnir les parois jusqu’à cet orifice.

— Non, monsieur, interrompit Priski, il n’y a pas de crocs jusqu’en haut, mais à partir de l’endroit où il n’y a plus de crocs, il y a un étroit escalier circulaire qui monte jusqu’à la dalle. Alors, arrivé là, on peut soulever la dalle, qui se présente comme celle du donjon. Ceci n’est pas difficile. Ce qui est difficile, c’est de traverser les morts !

— Nous allons toujours essayer, » dit Rouletabille, et il lança le crochet de fer qui terminait sa corde, au-dessus de sa tête.