regardait maintenant cette tour et n’y découvrait plus la fenêtre de la chambre d’Ivana. Priski lui dit qu’elle se trouvait sur l’autre côté, au Nord-Est, regardant la bâille. Le mur était nu du côté qui touchait à la plate-forme, sans aucune ouverture.
Du niveau de cette plate-forme jusqu’aux « corbeaux » qui soutenaient la gouttière de la tour, il n’y avait pas quatre mètres.
Rouletabille fit signe à La Candeur de s’approcher. Et il le colla contre le mur, grimpa sur son dos, sur ses épaules, saisit le corbeau, la gouttière, procéda à une rapide gymnastique des poignets et se trouva à la base de la poivrière. Athanase se disposait à suivre le même chemin.
« Et moi ! comment ferai-je ? demanda La Candeur.
— Toi, tu es obligé de rester là, lui souffla Rouletabille, Tu n’as pas la prétention de monter sur les épaules de M. Priski ? Et qui est-ce qui surveillerait M. Priski ? Et puis, nous sommes obligés de repasser par là… prends patience. »
Athanase, ayant ramassé ses cordes, avait rejoint Rouletabille. À ce moment, M. Priski réclamait un moment d’attention.
« Messieurs, vous vous disposez à courir de nouveaux dangers qui ne sont pas moindres que ceux que vous venez de traverser, car vous voilà sur la frontière du harem qu’aucun mortel, soucieux de ses jours…
— Oh !… assez !… La barbe !… fit Rouletabille.
— Si quelqu’un vient, demanda La Candeur, que dois-je faire ?
— Tue d’abord Priski pour qu’il ne parle pas et puis fais-toi tuer ensuite sans dire que nous sommes de l’autre côté !
— Ça, dit La Candeur, c’est toujours facile.
— Je vais prier pour qu’il ne vienne personne », dit M. Priski.
Rouletabille et Athanase, s’allongeant dans la gouttière, comme des chats, disparurent aux yeux de La Candeur.