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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 1.djvu/49

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« TROP TARD ! »

— Oh ! une chose bien singulière…

— Dites…

— Une chose qui certainement eût fait sourire dans un moins terrible moment…

— Et qui a peut-être une grande importance… Allez donc !…

— Le général Vilitchkov, avant de mourir, m’a dit que Sophie avait la cataracte !

— Hein ? »

Rouletabille ne put que répéter la phrase et il la répéta sans sourire.

« Évidemment, il divaguait… fit Stanislawof… Tout ceci est plus terrible encore que vous ne l’imaginez…

— Il vous reste encore un espoir, émit le reporter, en hochant la tête.

— Et lequel, grand Dieu ?

Ces bandits se sont emparés des documents sans soupçonner, peut-être, qu’ils les emportaient !

— Vous croyez ?

— Je crois que Gaulow et sa bande ignoraient que les documents fussent dans la maison du général, ou tout au moins dans le coffret. Ils sont revenus à Sofia pour achever, sur la personne d’Ivana, l’abominable vengeance qu’ils avaient commencée jadis sur celles de son père et de sa mère. Ivana parvenant à leur échapper, ils se sont rués, avec rage, sur le général, son oncle. Enfin, en vrais brigands, ils ont profité de l’expédition pour voler ce qui leur tombait sous la main. Le coffret en question était plein de bijoux, de joyaux, de souvenirs précieux. Ils ont emporté cette fortune, De même ont-ils emporté d’autres objets. Quant au tiroir secret, ils doivent en ignorer la présence, ils l’ignoreront peut-être toujours !

— Et pourquoi auraient-ils emporté ce coffret plutôt que d’autres ? Ils savaient donc qu’il renfermait des objets précieux ?

— Je crois me souvenir, général, qu’Ivana Ivanovna, après m’avoir montré les reliques et les bijoux de sa