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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/114

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Ce récit rapproché de ce que racontaient sous le manteau certains habitués du club des « Pneumatiques » produisit un effet étrange et l’opinion publique ne fut point satisfaite par les explications trop naturelles que fournit l’enquête sur un si bizarre événement.

L’enquête montra le vieux Martin Latouche comme un maniaque qui s’enlevait le pain de la bouche pour pouvoir enrichir, en secret, sa collection. On raconta même qu’il se privait des déjeuners qu’il était censé prendre dehors, pour en économiser les quelques sous qu’il gaspillait ensuite chez les antiquaires et les marchands de vieux instruments de musique.

C’est ainsi, de toute évidence, que le fameux orgue était arrivé chez lui, en dépit de la surveillance de Babette ; et c’est dans le moment qu’il en essayait la manivelle, qu’il était tombé, épuisé par le régime d’abstinence auquel il s’astreignait depuis trop longtemps.

Mais on refusa d’admettre une version qui était trop simple pour être vraie, et les journaux exigèrent que la police se mît à la poursuite du vielleux.

Malheureusement, celui-ci resta aussi introuvable que l’Éliphas lui-même. D’où il résulta, comme on devait s’y attendre, que certains re-