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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/144

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portée à Jehan Mortimar, avec la terrible inscription sur les parfums, est authentique, tout à fait de l’écriture d’Éliphas, tandis que la seconde n’est que l’envoi d’un mauvais plaisant. Dans sa lettre, Éliphas avait enfermé un poison subtil tel que celui des Borgia dont vous avez certainement entendu parler.

— Poil au nez !

On aurait pu croire que la façon si méprisante avec laquelle le grand Loustalot croyait devoir répondre aux questions si sérieuses de M. Gaspard Lalouette finit par lasser la patience et la politesse de l’expert-antiquaire-marchand de tableaux, mais, bien au contraire, il arriva que, ne se tenant plus de joie, M. Lalouette saisit le grand Loustalot dans ses bras et le combla de caresses. Il l’embrassait pendant que l’immense petit savant ruait de toutes ses petites jambes.

— Laissez-moi ! criait-il, laissez-moi ! ou je vous fais dévorer par mes chiens.

Mais, — hasard miraculeux, — les chiens n’étaient plus là et le bonheur de M. Lalouette paraissait à son comble.

— Ah ! quel soulagement ! s’écriait-il, que c’est bon !… que vous êtes bon ! que vous êtes grand !… quel génie !