Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de ses services. Il se leva, et héroïquement il reprit sa belle tâche.

Mais il ne fut pas longtemps à s’apercevoir que l’Immortalité n’était plus pour lui une existence.

Quand il se rendait à l’Institut, il était obligé de prendre des chemins détournés pour n’être point reconnu et ne devenir point aussitôt un objet de risée.

Les séances autour du Dictionnaire se passaient en plaintes vaines, en soupirs, en gémissements inutiles, et cela n’était point fait pour hâter l’achèvement de ce glorieux ouvrage, quand, tout à coup, un beau jour que quelques membres de la Compagnie se tenaient silencieux et affaissés dans leur salle privée… Il y eut dans la salle adjacente un grand bruit de portes ouvertes et fermées, et des pas hâtifs, et une irruption forcenée d’un Hippolyte Patard qui avait retrouvé toute, toute sa couleur rose.

Ce que voyant, tout le monde fut debout dans un grand brouhaha.

Qu’y avait-il ?

M. le secrétaire perpétuel était si ému qu’il ne pouvait plus parler… Il agitait un morceau de papier mais aucun son ne parvenait à sor-