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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/21

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Maxime d’Aulnay était mort !

Et l’on eut toutes les peines du monde à faire évacuer la salle.

Mort comme était mort deux mois auparavant, en pleine séance de réception, Jehan Mortimar, le poète des Parfums tragiques, le premier élu à la succession de Mgr d’Abbeville. Lui aussi avait reçu une lettre de menaces, apportée à l’Institut par un commissionnaire que l’on ne retrouva jamais, lettre où il avait lu : « Les Parfums sont quelquefois plus tragiques qu’on ne le pense », et lui aussi, quelques minutes après, avait culbuté : voici ce qu’apprit enfin, d’une façon un peu précise, M. Gaspard Lalouette, en écoutant d’une oreille avide les propos affolés que tenait cette foule qui tout à l’heure emplissait la salle publique de l’Institut et qui venait d’être jetée sur les quais dans un désarroi inexprimable. Il eût voulu en savoir plus long et connaître au moins la raison pour laquelle, Jehan Mortimar étant mort, on avait tant redouté le décès de Maxime d’Aulnay. Il entendit bien parler d’une vengeance, mais dans des termes si absurdes qu’il n’y attacha point d’importance. Cependant il crut devoir demander par acquit de conscience, le nom de celui qui aurait eu à se venger dans des conditions aussi nou-