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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/251

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— Eh bien, mon idée, à moi, la voilà ! la voilà ! Au lieu de me servir d’un verre pour enveloppe, j’ai pris un tube de quartz, ce qui m’a donné une production folle de rayons ultraviolets ! Et alors ! et alors, je l’ai enfermé, ce tube qui contenait du mercure, dans une petite lanterne sourde, possédant une petite bobine mue par un petit accumulateur !… Et alors, et alors ! La force mortelle de ces rayons sur l’œil est incomparable… Un rayon, un seul, de ma lanterne sourde que je fais agir comme je veux, grâce à un diaphragme qui me permet d’intercepter la lumière à volonté, — un rayon, un seul, suffit. La rétine reçoit un coup terrible qui amène la mort instantanément par traumatisme ! mais il fallait le trouver… Il fallait songer à la possibilité de cette mort par inhibition, c’est-à-dire par le brusque arrêt du cœur, telle cette mort également par inhibition, — phénomène, messieurs, découvert par moi d’abord, par Brown-Séquard ensuite, — telle cette mort, dis-je, par inhibition qui survient, par exemple, à la suite d’un coup porté par le revers de la main sur le larynx !… Voilà ! Voilà ! Ah ! j’étais fier, bien fier de ma petite lanterne sourde !… Mais il me l’a prise et je ne l’ai plus jamais revue… Non, jamais ! Ah !