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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/257

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CHAPITRE XVIII

LE SECRET DU GRAND LOUSTALOT

La rue Laffitte était noire de monde. À toutes les fenêtres, des groupes de curieux attendaient que M. Gaspard Lalouette quittât le domicile conjugal pour se rendre à l’Académie française, où il devait prononcer son discours. C’était une fête et une gloire pour le quartier. Un marchand de tableaux, un bibelotier académicien, cela ne s’était encore jamais vu, et les circonstances héroïques au milieu desquelles se déroulait un pareil événement avaient, comme on le pense bien, fortement contribué à mettre toutes les cervelles à l’envers. Les journalistes avaient envahi les trottoirs et exhibaient à chaque instant leurs coupe-file, pour n’être point gênés dans leur reportage par l’exceptionnel service d’ordre que le préfet de police avait été dans la nécessité d’organiser. Beaucoup de