Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/294

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bonne chasse ! si seulement on pouvait rentrer à La Chaux-de-Fonds ce soir…

— Trop tard, fit l’homme ; jamais vous ne retrouverez vos voitures, maintenant… Vous auriez dû vous mettre en route tout de suite, avec vos piqueurs, quand ils ont jeté la laie sur la luge…

— Mais enfin ! où étiez-vous donc ? reprit Makoko… Moi, je ne vous ai pas vu… vous l’aviez vu, vous autres ? …

Nous répliquâmes qu’en effet nous n’avions point aperçu notre interlocuteur.

— Bah ! dit celui-ci avec un pâle sourire, j’étais là, pourtant ! Messieurs… je n’ai pas l’habitude d’emmener les gens de force chez moi… Il y a bien des années que ma porte ne s’est ouverte devant des étrangers… je n’aime pas la société… seulement je vais vous dire : il y a six mois, on est venu frapper à ma porte, un soir… c’était un jeune homme qui avait perdu son chemin et qui me demandait le gîte jusqu’au matin… Je le lui refusai. Le lendemain, on a trouvé un cadavre au fond de la Grande Marnière… Un cadavre à moitié mangé par les loups…

— Mais c’était Petit-Leduc, s’écria Makoko… Et vous avez eu le cœur de rejeter le garçon