Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/302

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pir de mère. Pendant ce temps, la bonne femme allumait une lanterne dont la flamme, vacillant dans sa prison de verre, projeta nos ombres dansantes sur les murs.

— Mes bons Messieurs, avant le souper, je vais vous montrer vos chambres. Je m’appelle la mère Appenzel, pour vous servir.

Et elle grimpa avec un grand bruit de galoches au long des marches inquiétantes, s’embrouillant dans ses bonnes vieilles jambes et son bâton à ne plus s’y retrouver. Elle arriva cependant la première au premier étage.

— C’est là que vous couchez. Mon maître et moi avons nos chambres au-dessus, fit-elle, en nous montrant le plafond du bout de son bâton.

— Et quand le verra-t-on, votre maître ? demandai-je.

— Tout à l’heure, mon bon Monsieur, tout à l’heure.

Nous étions dans un corridor dallé de carreaux fort ébréchés, mais fort propres. Sur ce corridor donnaient quatre portes : deux à droite, deux à gauche. Trois de ces portes étaient ouvertes. Elle nous les montra :

— Voici vos chambres. Deux de ces messieurs seront obligés de coucher dans le même