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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/347

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le roi de pique ; il ne put se défendre d’un mouvement convulsif quand il aperçut sous ses doigts cette image noire qui lui donnait, malgré lui, un point.

Il regarda son jeu, anxieusement. Ce fut à mon tour de demander des cartes. Il m’en refusa, croyant évidemment avoir très mauvais jeu, mais j’avais aussi mauvais jeu que lui et comme il avait un dix de cœur qui prit immédiatement mon neuf que j’avais joué pour risquer le coup de la couleur longue (j’avais le neuf, le huit et le sept de la même couleur), il dut jouer du carreau que je ne pus lui fournir et deux trèfles plus forts que les miens. Ni l’un ni l’autre n’avions d’atout. Il marqua un point, ce qui, avec le point du roi, lui en faisait deux. Nous étions « à égalité » ; l’un de nous pouvait finir d’un coup, s’il faisait trois points.

La « donne » m’appartenait ; je tournai le huit de carreau. Cette fois, il demanda des cartes. Il en prit une et me montra celle qu’il jetait, c’était le sept de carreau. Il ne voulait pas avoir d’atout en main. Il réussit dans ses désirs et parvint à me faire marquer deux points de plus, ce qui me faisait quatre. Allan et moi regardâmes malgré nous le porte-