Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/54

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bité par Martin Latouche. Un jet de lumière vint frapper, en plein, le visage effaré de M. le secrétaire perpétuel.

— Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? demanda une voix rude.

— C’est moi, M. Hippolyte Patard.

— Patard ?

— Secrétaire perpétuel… Académie…

À ce mot « Académie » le judas se referma avec fracas, et M. le secrétaire perpétuel se trouva à nouveau isolé sur la silencieuse place.

Puis, tout à coup, sur sa droite, cette fois, il revit passer l’ombre de la boîte qui marche.

La sueur coulait maintenant tout au long des joues maigres du délégué extraordinaire de l’illustre Compagnie, et il est juste de dire, à la louange de M. Hippolyte Patard, que l’émotion à laquelle il était prêt à succomber, dans cette minute cruelle, lui venait moins de la vision inouïe de la boîte qui marche, et de la peur des voleurs, que de l’affront que l’Académie française tout entière venait de subir dans la personne de son secrétaire perpétuel.

La boîte, aussitôt apparue, avait redisparu.

Défaillant, le malheureux jetait autour de lui des regards vagues.

Ah ! la vieille, vieille place, avec ses trottoirs