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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/82

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rassé de sa paire de pincettes. La Babette avait suivi.

Elle regardait partout.

Tous les meubles étaient en ordre… les tables, les casiers occupaient leur place accoutumée…

— Mais enfin, Monsieur le Perpétuel et moi, nous n’avons pas rêvé ! déclara-t-elle. On aurait dit qu’on se battait ici ou qu’on déménageait…

— Rassure-toi, Babette… c’est moi, dans le petit bureau, qui ai remué maladroitement un fauteuil… et maintenant, dis-nous bonsoir !

La Babette regarda avec méfiance la porte du petit bureau, cette porte qui ne s’était jamais ouverte pour elle, et elle soupira :

— On s’est toujours méfié de moi, ici !

— Va-t’en, Babette !…

— On dit qu’on ne veut plus de l’Académie…

— Babette, veux-tu t’en aller !

— Et on en est tout de même…

— Babette !

— On écrit des lettres qu’on ne met pas à la poste…

— Monsieur le secrétaire perpétuel, cette vieille servante est insupportable !…

— On s’enferme à deux tours de clef dans