Page:Leroux - Le Mystère de la chambre jaune, 1910.djvu/18

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souhaitant une bonne nuit. Elle m’avait dit : « Bonsoir, père Jacques ! » et avait poussé la porte de la «Chambre Jaune». Nous l’avions entendue qui fermait la porte à clef et poussait le verrou, si bien que je n’avais pu m’empêcher d’en rire et que j’avais dit à monsieur : « Voilà mademoiselle qui s’enferme à double tour. Bien sûr qu’elle a peur de la ‘‘Bête du Bon Dieu’’ ! » Monsieur ne m’avait même pas entendu tant il était absorbé. Mais un miaulement abominable me répondit au dehors et je reconnus justement le cri de la « Bête du Bon Dieu » ! … que ça vous en donnait le frisson… « Est-ce qu’elle va encore nous empêcher de dormir, cette nuit ? » pensai-je, car il faut que je vous dise, monsieur, que, jusqu’à fin octobre, j’habite dans le grenier du pavillon, au-dessus de la «Chambre Jaune», à seule fin que mademoiselle ne reste pas seule toute la nuit au fond du parc. C’est une idée de mademoiselle de passer la bonne saison dans le pavillon ; elle le trouve sans doute plus gai que le château et, depuis quatre ans qu’il est construit, elle ne manque jamais de s’y installer dès le printemps. Quand revient l’hiver, mademoiselle retourne au château, car dans la «Chambre Jaune», il n’y a point de cheminée.

« Nous étions donc restés, M. Stangerson et moi, dans le pavillon. Nous ne faisions aucun