Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/119

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aux concierges. Une petite porte s’ouvrait dans le flanc de la tour A, sous la voûte, et permettait au veilleur de se rendre compte de toutes les entrées et sorties. Une lourde porte de chêne bardée de fer, dont les deux vantaux étaient repliés depuis d’innombrables années contre le mur intérieur des deux tours, ne servait plus de rien tant on l’avait trouvée difficile à manier, et l’entrée du château n’était fermée que par une petite grille que chacun ouvrait, maître ou fournisseur, à volonté. Cette entrée était la seule qui permît de pénétrer dans le château. Comme je l’ai dit, passé cette entrée, on se trouvait dans une première cour ou baille fermée de tous côtés par le mur d’enceinte et par les tours ou ce qui restait des tours. Ces murs étaient loin d’avoir conservé leur hauteur première. Les courtines anciennes qui rejoignaient les tours avaient été rasées et étaient remplacées par une sorte de boulevard circulaire vers lequel on montait de l’intérieur de la baille par des rampes assez douces. Ces boulevards étaient encore couronnés d’un parapet percé de meurtrières pour les petites pièces. Car cette transformation avait eu lieu au xve siècle, dans le moment où tout châtelain devait commencer à compter sérieusement avec l’artillerie. Quant aux tours B, B′, B″ qui avaient