Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/146

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mêlé au drame du Glandier, et sa femme parce que son mari le lui avait raconté ― avec quel acharnement le célèbre agent de la Sûreté avait poursuivi celle qui devait être un jour Mme  Darzac. Les crimes de Larsan s’expliquaient naturellement aux yeux d’Arthur Rance par une passion désordonnée, et il ne faut point s’étonner qu’un homme qui avait été si longtemps épris de Mathilde que le phrénologue américain n’eût point cherché à l’attitude de Larsan d’autre explication que celle d’un amour furieux et sans espoir. Quant à Mrs Edith, je me rendis bientôt parfaitement compte que les raisons du drame du Glandier ne lui semblaient point aussi simples que voulait bien le dire son mari. Pour qu’elle pensât comme celui-ci, il eût fallu qu’elle éprouvât pour Mathilde un enthousiasme approchant de celui d’Arthur Rance et, bien au contraire, toute son attitude, que j’observais à loisir, sans qu’elle s’en doutât, disait : « Mais, enfin ! qu’a donc cette femme de si étonnant pour avoir inspiré des sentiments aussi chevaleresques, aussi criminels à des cœurs d’hommes, pendant de si longues années ?… Eh quoi ! la voilà donc cette femme pour laquelle, policier, on tue ; pour laquelle, sobre, on s’enivre ; et pour laquelle on se fait condamner, innocent ? Qu’a-t-elle de plus que moi qui n’ai su que me