Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/272

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moi qui avais volé !… » Et l’on aurait pensé, au son de sa voix, qu’il avait encore neuf ans en disant ces choses, le pauvre Rouletabille. « Non ! mon petit !… non, tu n’as pas volé !… Mon petit ! mon petit !… » Ah ! ce n’était pas ma faute si j’entendais… mais j’en avais l’âme toute chavirée… C’était une mère qui avait retrouvé son petit, quoi !…

Mais où était Bernier ? J’entrai à gauche dans la loge, car je voulais savoir pourquoi on avait crié et qui est-ce qui avait tiré.

La mère Bernier, se tenait au fond de la loge qu’éclairait une petite veilleuse. Elle était un paquet noir sur un fauteuil. Elle devait être au lit quand le coup de feu avait éclaté et elle avait jeté sur elle, à la hâte, quelque vêtement. J’approchai la veilleuse de son visage. Les traits étaient décomposés par la peur.

— Où est le père Bernier ? demandai-je.

— Il est là, répondit-elle en tremblant.

— Là ?… Où, là ?…

Mais elle ne me répondit pas.

Je fis quelques pas dans la loge et je trébuchai. Je me penchai pour savoir sur quoi je marchais ; je marchais sur des pommes de terre. Je baissai la veilleuse et j’examinai le parquet. Le parquet était couvert de pommes de terre ; il en avait roulé partout. La mère