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Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/301

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XIII

OÙ L’ÉPOUVANTE DE ROULETABILLE PREND DES PROPORTIONS INQUIÉTANTES



Et c’est vrai qu’il était littéralement épouvanté. Et je fus effrayé moi-même plus qu’on ne saurait dire. Je ne l’avais jamais encore vu dans un état d’inquiétude cérébrale pareil. Il marchait à travers la chambre d’un pas saccadé, s’arrêtait parfois devant la glace, se regardait étrangement en se passant une main sur le front comme s’il eût demandé à sa propre image : « Est-ce toi, est-ce bien toi, Rouletabille, qui penses cela ? Qui oses penser cela ? » Penser quoi ? Il paraissait plutôt être sur le point de penser. Il semblait plutôt ne vouloir point penser. Il secoua la tête farouchement et alla quasi s’accroupir à la fenêtre, se penchant sur la nuit, écoutant la moindre rumeur sur la rive lointaine, attendant peut-être le roulement de la