Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

table, se leva en nous apercevant et devint si pâle… si pâle que nous crûmes qu’il allait défaillir.

— Mon Dieu ! s’écria Mathilde Stangerson en se précipitant vers lui. Mais, plus prompt qu’elle encore, avant qu’elle ne fût arrivée à la table où il s’appuyait, il avait jeté sur les papiers qui s’y trouvaient éparpillés une serviette de maroquin qui les dissimula entièrement.

Mathilde avait vu, naturellement, le geste. Elle s’arrêta, toute surprise.

— Nous vous dérangeons ? fit-elle sur un ton de doux reproche.

— Non ! répondit-il, j’ai fini de travailler. Je vous montrerai ça plus tard. C’est un chef-d’œuvre, une pièce en cinq actes dont je n’arrive pas à trouver le dénouement.

Et il sourit. Bientôt il redevint tout à fait maître de lui et nous dit cent drôleries en nous remerciant d’être venus le troubler dans sa solitude. Il voulut absolument nous inviter à dîner et nous allâmes tous trois manger dans un restaurant du quartier latin, chez Foyot. Quelle bonne soirée ! Rouletabille avait téléphoné à Robert Darzac qui vint nous rejoindre au dessert. À cette époque M. Darzac n’était point trop souffrant et l’étonnant Brignolles n’avait pas encore fait son apparition dans la