Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/344

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permettez-moi de vous laisser cet excellent et historique livre…

Et Rouletabille tira un livre de sa poche.

— Qu’est-ce que ça encore ? demanda Mrs Edith, superbement dédaigneuse.

— Ça, Madame, c’est un ouvrage de M. Albert Bataille, un exemplaire de ses Causes criminelles et mondaines, dans lequel je vous conseille de lire les aventures, déguisements, travestissements, tromperies d’un illustre bandit dont le vrai nom est Ballmeyer.

Rouletabille ignorait que j’avais déjà conté pendant deux heures les histoires extraordinaires de Ballmeyer à Mrs Rance.

— Après cette lecture, continua-t-il, il vous sera loisible de vous demander si l’astuce criminelle d’un pareil individu aurait trouvé des difficultés insurmontables à se présenter devant vos yeux sous l’aspect d’un oncle que vos yeux n’auraient point vu depuis quatre ans (car il y a quatre ans, Madame, que vos yeux n’avaient point vu monsieur le vieux Bob quand vous avez trouvé ce respectable oncle au sein des pampas de l’Araucanie). Quant aux souvenirs de Mr Arthur Rance qui vous accompagnait, ils étaient beaucoup plus lointains et beaucoup plus susceptibles d’être trompés que vos souvenirs et votre cœur de nièce !… je vous en conjure à genoux, Madame, ne nous fâchons pas ! La situation,