Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/374

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venait faire dans l’une de ces chambres-là ?…

J’attendis deux minutes qui me parurent interminables, et, comme personne ne me répondait, comme la porte ne s’ouvrait pas, je frappai à nouveau et j’attendis encore… alors, la porte s’ouvrit et Robert Darzac me dit de sa voix la plus naturelle :

— C’est vous, Sainclair ? Que me voulez-vous, mon ami ?…

— Je veux savoir, fis-je ― et ma main serrait au fond de ma poche mon revolver, et ma voix, à moi, était comme étranglée, tant, au fond, j’avais peur ― je veux savoir ce que vous faites ici, à une pareille heure…

Tranquillement, il craqua une allumette, et dit :

— Vous voyez !… je me préparais à me coucher…

Et il alluma une bougie que l’on avait posée sur une chaise, car il n’y avait même pas, dans cette chambre délabrée, une pauvre table de nuit. Un lit dans un coin, un lit de fer que l’on avait dû apporter là dans la journée, composait tout l’ameublement.

— Je croyais que vous deviez coucher cette nuit, à côté de Mme Darzac et du professeur, au premier étage de la Louve…

— L’appartement était trop petit ; j’aurais pu gêner Mme Darzac, fit amèrement le mal-