Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/383

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— Celle d’avoir laissé le vieux Bob au fond de la grotte de Roméo et Juliette, sachant qu’il y agonisait.

— Oh ! oh ! fis-je, calmez-vous et rassurez-vous : le vieux Bob n’est pas à l’agonie. Il a un pied foulé, une épaule démise, ça n’est pas grave et son histoire est la plus honnête du monde : il prétend qu’il voulait voler le crâne du prince Galitch !

— Quelle drôle d’idée ! ricana Rouletabille.

Il se pencha vers moi et, les yeux dans les yeux :

— Vous croyez à cette histoire-là, vous ?… Et… c’est tout ? Pas d’autres blessures !

— Si, fis-je. Il y a une autre blessure, mais les docteurs viennent de la déclarer sans gravité aucune. Il a la poitrine déchirée.

— La poitrine déchirée ! reprit Rouletabille en me serrant nerveusement la main. Et comment est-elle déchirée, cette poitrine ?

— Nous ne savons pas ; nous ne l’avons pas vue. Le vieux Bob est d’une étrange pudeur. Il n’a point voulu quitter sa redingote devant nous ; et sa redingote cachait si bien sa blessure que nous ne nous serions jamais douté de cette blessure-là si Walter n’était venu nous en parler, épouvanté qu’il était par le sang qu’elle avait répandu.

Aussitôt arrivés au château, nous tombâmes