Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/40

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dans les petites rues de la ville, comme dans des corridors. Je crus entendre remuer dans la chambre à côté, qui était celle de mon ami : je me levai et poussai sa porte. Malgré le froid, malgré le vent, il avait ouvert sa fenêtre, et je le vis distinctement qui envoyait des baisers à l’ombre. Il embrassait la nuit !

Je refermai la porte et revins me coucher discrètement. Le lendemain matin, je fus réveillé par un Rouletabille épouvanté. Sa figure marquait une angoisse extrême et il me tendait un télégramme qui lui venait de Bourg et qui lui avait été, sur l’ordre qu’il en avait donné, réexpédié de Paris. Voici la dépêche : « Venez immédiatement sans perdre une minute. Avons renoncé à notre voyage en Orient et allons rejoindre M. Stangerson à Menton, chez les Rance, aux Rochers Rouges. Que cette dépêche reste secrète entre nous. Il ne faut effrayer personne. Vous prétexterez auprès de nous congé, tout ce que vous voudrez, mais venez ! Télégraphiez-moi poste restante à Menton. Vite, vite, je vous attends. Votre désespéré, Darzac. »