Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/455

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fermait son dernier refuge, notre confusion augmenta dans des proportions importantes. On eût dit que, tout à coup, nous étions devenus forcenés. Nous frappions ! Nous criions ! Nous pensions à tous les coups de génie de ses inexplicables évasions !

— Il va s’échapper !… Il va encore nous échapper !…

Arthur Rance était le plus enragé. Mrs Edith, de son poignet nerveux, me broyait le bras, tant la scène l’impressionnait. Nul ne faisait attention à la Dame en noir et à Robert Darzac qui, au milieu de cette tempête, semblaient avoir tout oublié, même le bruit que l’on menait autour d’eux. Ils n’avaient pas une parole, mais ils se regardaient comme s’ils découvraient un monde nouveau, celui où l’on s’aime. Or, ils venaient simplement de le retrouver, grâce à Rouletabille.

Celui-ci avait ouvert la porte du corridor et appelé à la rescousse les trois domestiques. Ils arrivèrent avec leurs fusils. Mais c’étaient des haches qu’il fallait. La porte était solide et barricadée d’épais verrous. Le père Jacques alla chercher une poutre qui nous servit de bélier. Nous nous y mîmes tous, et, enfin, nous vîmes la porte céder. Notre anxiété était au comble. En vain nous répétions-nous que nous allions entrer dans une chambre où il n’y avait