Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/485

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de le retrouver, je ne fus qu’à moitié réjoui, mais j’avouerai que la nouvelle de sa blessure à la poitrine, à cause de la blessure à la poitrine de l’homme au sac ne me causa aucune peine. Grâce à elle, je pouvais espérer encore, quelques heures, continuer mon jeu.

— Et pourquoi ne le cessiez-vous pas tout de suite ?

— Ne comprenez-vous donc point qu’il m’était impossible de faire disparaître le corps de trop de Larsan en plein jour ? Il me fallait tout le jour pour préparer sa disparition dans la nuit ! Mais quel jour nous avons eu là avec la mort de Bernier ! L’arrivée des gendarmes n’était point faite pour simplifier les choses. J’ai attendu pour agir qu’ils eussent disparu ! Le premier coup de fusil que vous avez entendu quand nous étions dans la Tour Carrée fut pour m’avertir que le dernier gendarme venait de quitter l’auberge des Albo, à la pointe de Garibaldi, le second que les douaniers, rentrés dans leurs cabanes, soupaient et que la mer était libre !…

— Dites donc, Rouletabille, fis-je en le regardant bien dans ses yeux clairs, quand vous avez laissé, pour vos projets, la barque de Tullio au bout de la galerie du puits, vous saviez déjà ce que cette barque remporterait le lendemain ?