Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/488

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ça !… Je pars !… Je prends le train, ce soir…

— Pour où ?…

— Pour Saint-Pétersbourg !…

Et il me tendit la lettre où je lus :

« Nous savons, Monsieur, que votre journal a décidé de vous envoyer en Russie, à la suite des incidents qui bouleversent en ce moment la cour de Tsarkoïé-Selo… Nous sommes obligés de vous avertir que vous n’arriverez pas à Pétersbourg vivant.

» Signé : Le Comité central révolutionnaire. »



Je regardais Rouletabille dont la joie débordait de plus en plus : « Le prince Galitch était à la gare, » fis-je simplement. Il me comprit, haussa les épaules avec indifférence, et repartit :

— Ah ! bien, mon vieux ! on va s’amuser !

Et c’est tout ce que je pus en tirer malgré mes protestations. Le soir, quand, à la gare du Nord, je le serrai dans mes bras en le suppliant de ne point nous quitter et en pleurant mes larmes désespérées d’ami… il riait encore, il répétait encore : Ah ! bien, on va s’amuser !…

Et ce fut son dernier salut.

Le lendemain, je repris le cours de mes