L’huissier traversa le secrétariat et alla enfin coller son oreille contre la porte du cabinet du procureur.
Il se redressa bientôt et, résolument, ouvrit cette porte.
Le cabinet était vide.
L’huissier traversa le cabinet et alla coller son oreille contre la porte qui donnait sur le bureau du substitut. Là, il resta plus longtemps, puis enfin, il se redressa :
— Oh ! oh ! siffla-t-il.
Évidemment, l’huissier avait entendu quelque chose qui l’intéressait au plus haut point. Il s’empressa de refaire tout le chemin parcouru, de revenir dans le vestibule, de fermer à clef la porte de ce vestibule qui donnait sur la galerie, puis de prendre un petit corridor qui glissait entre la galerie extérieure et les différentes pièces consacrées au service du procureur. Ainsi arriva-t-il contre la cloison qui le séparait du bureau du substitut.
Là, il s’arrêta, s’agenouilla au-dessus d’une bouche de chaleur qui s’ouvrait moitié dans le bureau du substitut, moitié dans le corridor, et, malgré l’air surchauffé qui risquait de l’asphyxier, se maintint dans cette position difficile pendant plus d’un quart d’heure.
Soudain il se releva, la face rouge, les yeux fous, et bondit jusqu’au vestibule.
Il y arriva juste à temps pour se trouver en présence d’une tête qui émergeait du plancher dans lequel il y avait un trou entouré d’une rampe.
Par cette étroite ouverture, on communique directement encore aujourd’hui avec un escalier à pic tournant sur lui-même et conduisant à la « souricière », prison de passage où l’on enferme nombre de prisonniers qui doivent, dans un délai rapproché, se présenter devant les juges.
Cet escalier pouvait servir soit à faire monter directement de la souricière dans les bureaux du procureur, les prisonniers auxquels on voulait faire subir un interrogatoire, soit au personnel du procureur à se rendre directement des bureaux dans la cour de la Sainte-Chapelle, sans avoir à suivre les couloirs ni les escaliers publics.
La tête s’élevait peu à peu au-dessus du plancher. Quand la tête eut été suivie du buste et des jambes et que tout le corps de Dixmer fut sorti de l’oubliette, Dixmer dit :
— Bonjour, monsieur Cyprien. M. le procureur impérial est dans son bureau ?
— Oui, répondit M. Cyprien en prenant une mine désolée et bonasse, oui, M. le procureur est dans son bureau ! Mais il est de bien bonne heure, monsieur Dixmer, et M. le procureur ne reçoit personne quand il vient à ces heures-là. C’est une consigne générale.
— Il est seul, dans son bureau ?