bureaux du roi des Catacombes. Mais, non loin de là, toujours à la même hauteur, une autre pierre bascula ; un autre carré de lumière apparut et un autre bruit bien connu se fit entendre, plus connu aux oreilles du Professeur, grand amateur de duels, que le bruit de l’or, le bruit des épées qui se froissent.
X
UNE CONSPIRATION
À CENT CINQUANTE MÈTRES SOUS TERRE
Lorsque Dante Alighieri descendit aux Enfers sur les pas de Virgile, il trouva la terre creusée jusque dans son centre en dix grandes enceintes, et dans chacune de ces enceintes il n’était point un crime oublié. Ces enceintes étaient concentriques et si bien ordonnées dans leurs divisions que Montesquieu n’en trouva point d’autres pour l’Esprit des lois. Dans cette immense spirale, les cercles allaient en diminuant jusqu’à ce qu’on rencontrât au centre Lucifer lui-même, garrotté et servant de clef à la voûte de ce curieux édifice.
Ainsi, je pourrais comparer, au fond des catacombes, lorsqu’il se trouva dans cette pièce centrale où viennent aboutir les différentes sections de son empire, R. C. au roi des Enfers, avec cette différence toutefois que R. C. avait conservé la liberté de ses mouvements et que les divisions de ses administrations, au lieu d’être concentriques, affectaient chacune la forme d’un triangle dont il occupait le sommet.
Ce qui différenciait encore l’empire de R. C. de l’Enfer du Dante était que le premier n’avait que six divisions, tandis que le second comptait dix cercles ; mais là où la ressemblance de ces deux organisations reprenait étrangement de sa force, c’était dans la distribution des tâches de l’une comparée aux peines de l’autre.
Quand le roi, en quelques mots, se fut expliqué là-dessus, le Professeur ne put retenir le cri de son admiration et il ne s’étonna plus que des faussaires eussent pour unique travail de rédiger d’équitables écritures, que des notaires prévaricateurs dussent passer leur temps à défendre honnêtement les intérêts des clients de l’A. C. S., que des caissiers infidèles et qui avaient, sur la terre, trop étanché, au détriment du prochain, leur soif de richesses, fussent condamnés par ce nouvel ange de ténèbres à voir ruisseler, sans pouvoir s’y désaltérer, le fleuve tintinnabulant de l’or. R. C. avait sauvé tous ces misérables de la prison ou des galères ou de la mort pour les faire venir à sa cause d’abord, et puis, on peut le dire, à la leur, puisqu’ils rachetaient ainsi, et combien équitablement, leurs crimes passés.
Au bout d’un certain temps, quand ils avaient suffisamment expié et