Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/104

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sant celle de MM. les Inspecteurs de Sûreté et effectua sa sortie dans le plus grand silence.

— Bah ! finit par dire M. Papajeudi… ça n’est point Hardigras qui l’occupe !… j’en mettrais ma main au feu !…

Mme Papajeudi était de cet avis :

— Il aimait bien Toinetta. Il l’aimait comme une sœur ; il est peiné d’un tel mariage !

Toujours silencieux et toujours tristes, MM. Souques et Ordinal mangeaient leur « stoccaficada » sans aucun entrain. Caramagna, qui les prenait pour ce qu’ils n’étaient pas, les considérait avec une fureur concentrée. Il finit par leur dire :

— Ces messieurs n’ont point de goût pour ma cuisine !… Veulent-ils encore des « kartoffeln » ! Je puis envoyer chercher de la choucroute…

Ils ne répondirent point, payèrent et gagnèrent la rue.

D’un pas paisible, ils se dirigèrent du côté de la « Bella Nissa ». Ils n’avaient point l’intention d’y pénétrer. M. Supia les avait définitivement instruits sur ses dispositions à leur égard : il ne voulait plus entendre parler d’eux, et leur avait même défendu en termes assez discourtois de s’occuper de ses affaires.

Le secours que ces messieurs lui avaient apporté jusqu’à ce jour n’avait pas été suffisamment efficace pour que ceux-ci se permissent d’insister.

En revenant rôder autour de la « Bella Nissa », MM. Souques et Ordinal n’avaient pas d’autre dessein que de suivre le Bastardon.

S’étant arrêtés dans l’ombre d’un mur, au coin de la place du Palais, ils n’avaient pas