Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/163

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de sa plus grande misère, surtout en ce temps-là.

— La vérité, hélas, monsieur Titin !

Là-dessus, arrivèrent les deux autres « demoiselles » Papajeudi. Elles aussi étaient en larmes…

— Mais que lui est-il donc arrivé ? demanda Titin… Il y a quelques jours, il présidait encore le festin du « Fil à couper le beurre » !

— Justement, soupira la jeune caissière « la tourta de blea » lui est restée sur l’estomac, il a voulu la faire passer avec un petit Saint-Tropez, mais il se sentait des frissons… Alors, il a pris un vieux Belet pour se réchauffer !, puis une « grappa » qui l’a étourdi sans réussir à le soulager. Si bien que ce matin il a réclamé son notaire et que mes sœurs, sur sa demande, viennent d’aller chercher le curé de Saint-François-de-Paul.

— Il se frappe, dit Titin, très attristé.

— Eh oui, il se frappe ! gémirent ces demoiselles, il ne fait que pleurer, le povre !

— Vous lui direz, fit Titin, que le Bastardon est venu demander de ses nouvelles et que j’ai pris bien de la peine quand j’ai su qu’il était si mal !

— Nous n’y manquerons pas, monsieur Titin.

— C’était pressé ce que vous aviez à dire à papa ? demanda la demoiselle de comptoir.

— Oh ! non, mademoiselle… je voulais lui serrer la main, voilà tout.

Il se dirigea vers la porte quand Mme Papajeudi apparut, toute en larmes.

— Ça va plus mal, maman ? s’écrièrent les trois demoiselles Papajeudi.