Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/186

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— Quelle « bestia » ! fit Giaousé.

Nathalie lui lança un mauvais regard :

— Est-ce que tu serais jaloux, Giaousé ?

— S’il fallait être jaloux des femmes ! laissa tomber le Babazouk, plein de mépris.

— Alors, je ne me gêne pas, fit Nathalie…

Et elle colla un baiser retentissant sur la joue de Titin.

— Tu ne sais pas ce que j’étais en train de lui dire ! fit Titin à Giaousé, je lui disais que nous devrions tous aller à la noce de Toinetta !

— Ça, c’est une idée ! dit le Babazouk… d’autant qu’on raconte qu’il pourrait bien se passer des choses assez drôles à ce mariage-là ! On dit que Hardigras a prévenu le Supia qu’il lui défendait de marier Toinetta à Hippothadée…

— Diable de Hardigras ! fit en riant Titin… Mais qu’est-ce que ça peut bien lui faire, à lui, que Toinetta se marie avec celui-ci ou avec celui-là ?

— Ah ! je ne lui ai pas demandé, ricana Giaousé !… Histoire d’embêter le Supia, sans doute.

— Et qu’est-ce qui t’a dit ça ?

— C’est Pistafun ! Tiens ! le voilà, justement. Eh ! Pistafun !…

Ce dernier s’avança, roulant une cigarette… Il paraissait joyeusement intéressé par une pensée qu’il ne communiquait à personne.

— Bonjour, Titin ! fit-il en le découvrant tout à coup. Ça me fait plaisir de te revoir !… On s’ennuie de toi, place Arson, tu sais.

— Dis donc, Pistafun, demanda Titin, c’est vrai ce que nous raconte Giaousé, que Hardi-