Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/208

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m’avait déjà menacé de mort si j’épousais Mlle Agagnosc !

— Vous auriez dû me dire cela ! repartit le commissaire.

— Fallait-il vous dire aussi que votre Titin et votre Hardigras ne faisaient qu’un ?

— Non ! fit M. Bezaudin.

— Vous saviez cela et vous n’avez pas arrêté Titin ! hurla Supia.

— Eh ! monsieur Supia, vous aviez chargé Titin d’arrêter Hardigras ! j’attendais, car au fond, je n’étais sûr de rien !…

— Et maintenant, qu’allez-vous faire ?

— Moi ! mais… je vais demander à Titin de demander à Hardigras de nous rendre la mariée !

— En voilà assez ! beugla Supia. Vous allez l’arrêter et le jeter aux « Novi ! »

— Bien ! avait obtempéré tout de suite M. Bezaudin, je ne demande pas mieux ! Il ne m’amuse pas plus que vous, vous savez, mon « Titin » ! Ah ! je voudrais le voir à tous les diables ! Il m’a causé mille ennuis. Tout ce que j’ai servi tout à l’heure à Souques et Ordinal qui avaient répondu de tout et qui ont été assez bêtes pour le lâcher, n’est rien à côté de ce que j’ai ramassé pour mon compte ! M. le commissaire central ne se met pas souvent en colère, mais, cette fois, j’ai pu croire qu’il allait me jeter par la fenêtre, en attendant que l’on me fiche à la porte. Arrêtons-le donc, ce Titin de malheur !… Et qu’il n’en soit plus question.

— Oui, oui ! le plus tôt possible, appuya le Supia, farouchement.