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XXV

Dans lequel Hardigras hérite d’un trône dans le moment qu’il va avoir la tête tranchée, ce qui le gênera, dit-il, pour porter la couronne.

Pistafun s’en tira, lui, avec cinq ans de prison.

— Péchère ! jeta-t-il à ses amis, je chanterai pour me garder de languir. Occupez-vous d’abord de Titin ! Je n’ai rien plus à vous dire !

Chacun comprit l’apostrophe et comme, en haut lieu, on la rapprocha de la parole du Bastardon : « Je ne suis pas encore guillotiné ! » on sut prendre ses précautions. Transféré aux « Novi », Titin y fut l’objet d’une surveillance tout à fait exceptionnelle. On ne se contenta point pour lui de la cellule ordinaire. On l’enferma dans une petite pièce du premier étage qui n’avait qu’une étroite fenêtre bien garnie de barreaux de fer.

La porte ouvrait sur un corridor devant laquelle on plaça de jour et de nuit une sentinelle. Au-dessous, au rez-de-chaussée, donnant directement sur un chemin de ronde, une salle fut occupée nuit et jour par un petit poste dont la porte était constamment ouverte.

Même s’il avait été petit oiseau, Titin ne pouvait guère s’envoler. Quatre gardes des