Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/392

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Certes, il avait été coupable avec Giaousé… Était-il sûr, lui, Titin, de n’avoir rien à se reprocher avec Nathalie ? avec Nathalie qui s’était sauvée d’un pays où il y avait un Titin qui ne l’aimait pas et qui ne l’aimerait jamais. Cette Nathalie, Giaousé s’imaginait peut-être qu’elle lui avait été volée par Titin ? Est-ce qu’on connaît le cœur d’un homme jaloux ?

Tout de même, jamais Titin n’eût soupçonné Giaousé de lui avoir voulu peine de mort si… si… Ah ! C’est cela qui était épouvantable ! si l’action sournoise de Giaousé, dans ces derniers temps, n’eût tout expliqué !

Peut-être Giaousé n’avait-il pas agi par lui-même ; cela était même probable ; mais il était faible. On avait pu lui arracher des secrets ! Il avait pu se laisser aller à des choses dont il n’avait pas compris tout d’abord l’importance, à des choses qui s’étaient terminées dans le sang ! Ç’avait été d’abord ce rendez-vous chez le père La Bique qui avait si bien fait les affaires de Supia et du prince Hippothadée ! Titin pouvait-il jurer que Giaousé n’avait pas été leur complice.

Titin était parti de là avec deux écrits qui eussent pu, examinés de près, conduire peut-être sur le chemin de la vérité ! et Titin ne les avait plus retrouvés dans sa poche ! Le jour où ils avaient disparu, Titin croyait pouvoir affirmer qu’il n’avait été vraiment approché que de Giaousé.

De qui, ensuite, Giaousé avait-il été le complice ? Et pourquoi ? Dans quel but ?

Ah ! savoir ! savoir !

Par exemple, pour la disparition de la Cioasa, dont le témoignage eût été si utile. Titin