Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en son nom et sous ses ordres que toute initiative avait été prise concernant la cérémonie du dimanche.

Il avait eu avec le Petou, ce bon maire de la Fourca, et les mestres de cabanons de la vieille ville, toutes conférences nécessaires, pour le dressage et la disposition des tables et comptoir d’honneur derrière lequel se tiendrait le président comme se tenait autrefois Titin.

Dès le jeudi, on commençait à hisser tonnelets, flasques et cruchons jusqu’à l’esplanade haute de la Fourca, où devaient se tenir les assises.

Mais, hélas ! il était probable que les véritables autorités judiciaires ne laisseraient point aux juges de blec le temps de s’attarder comme il convient à une procédure qui ne saurait avoir de vertu si elle est précipitée…

Sitôt que Titin se montrerait, il serait appréhendé et adieu le jugement !…

Ne conviendrait-il donc point, vu les circonstances, de le juger de blec par contumace ?

À cette suggestion qui venait du Petou et qui avait été appuyée par un message confidentiel d’Arthus, maire de Torre-les-Tourettes, Toton Robin avait répondu qu’il n’avait aucune idée de la façon dont se passeraient les choses et que son rôle se bornait uniquement à rassembler les juges.

Toton Robin, qui était allé dans la montagne, appelé par Barnabé, et qui avait vu Titin chez le chasseur de chamois, Toton Robin savait !

En attendant, tout le pays se peuplait de force publique, la haute et basse Fourca