Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/441

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de la situation, cet esprit diabolique vit l’immense parti que l’on pouvait en tirer.

« Il s’agissait d’abord d’entraîner Giaousé si avant dans l’affaire qu’il lui fût impossible de reculer. C’est alors que le Bolacion et la Tulipe, amis intimes, aidés de toute une séquelle que nous verrons réapparaître tout à l’heure, avait d’abord créé l’incident Nathalie-Titin, chez le père La Bique, puis avaient fait disparaître Nathalie pour faire croire à Giaousé qu’elle s’était entendue avec Titin.

Du même coup, on avertissait Hippothadée, qui amenait Toinetta sur les lieux et on ruinait le mariage de Titin. L’on aiguillait Giaousé, par esprit de vengeance, sur Toinetta ! La chose n’avait pas été difficile, Giaousé ayant depuis longtemps du goût pour Toinetta, ce qui n’avait pas échappé à Nathalie, laquelle, en plusieurs occasions, avait averti Titin de se méfier.

« Cela, par exemple, ce serait le chef-d’œuvre, le couronnement, le triomphe de la combinaison La Tulipe ! Les deux fortunes dans la même main ! Le Babazouk seul héritier des Supia et des Agagnosc !

« En attendant, le plus pressé était de retrouver Micheu. Ils le retrouvèrent.

« Micheu était à peu près un honnête homme, il pensa bien que, en la circonstance, il faisait une bonne affaire, mais il ne soupçonnait pas tous les crimes qu’il y avait derrière son mariage.

« La Cioasa, de son côté, était une brave femme et malheureuse. Elle n’avait pas cessé de penser à lui. Elle fit tout ce que l’on voulait pour le rejoindre.