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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

qu’elle ne pouvait plus refermer sur elle ni le verrou ni la serrure… Vous oubliez aussi que M. Stangerson a juré sur la tête de sa fille à l’agonie que la porte ne s’était pas ouverte !

— C’est pourtant, monsieur, la seule façon d’expliquer les choses ! « La Chambre Jaune était close comme un coffre-fort. » Pour me servir de vos expressions, il était impossible à l’assassin de s’en échapper « normalement ou anormalement ». Quand on pénètre dans la chambre, on ne le trouve pas ! Il faut bien pourtant qu’il s’échappe !…

— C’est tout à fait inutile, m’sieur le président…

— Comment cela ?

— Il n’avait pas besoin de s’échapper, « s’il n’y était pas ! »

Rumeurs dans la salle…

— Comment, il n’y était pas ?

— Évidemment non ! » Puisqu’il ne pouvait pas y être, c’est qu’il n’y était pas ! Il faut toujours, m’sieur le président, s’appuyer sur le bon bout de sa raison !

— Mais toutes les traces de son passage ! protesta le président.

— Ça, m’sieur le président, c’est le mauvais bout de la raison !… Le bon bout nous indique ceci : depuis le moment où Mlle  Stangerson s’est enfermée dans sa chambre jusqu’au moment où l’on a défoncé la porte, il est impossible que l’assassin se soit échappé de cette chambre ; et, comme on ne l’y trouve pas, c’est que, depuis le moment de la fer-