ne s’était pas assassinée toute seule, et ces marques attestaient qu’il n’y avait pas eu suicide. L’assassin était donc venu avant ! Mais comment Mlle Stangerson n’avait-elle été assassinée qu’après ? ou plutôt « ne paraissait-elle » avoir été assassinée qu’après ? Il me fallait naturellement reconstituer l’affaire en deux phases, « deux phases bien distinctes l’une de l’autre de quelques heures : la première phase pendant laquelle on avait réellement tenté d’assassiner Mlle Stangerson, tentative qu’elle avait dissimulée ; la seconde phase pendant laquelle, à la suite d’un cauchemar qu’elle avait eu, ceux qui étaient dans le laboratoire avaient cru qu’on l’assassinait ! »
« Je n’avais pas encore, alors, pénétré dans la « Chambre Jaune ». Quelles étaient les blessures de Mlle Stangerson ? Des marques de strangulation et un coup formidable à la tempe… Les marques de strangulation ne me gênaient pas. Elles pouvaient avoir été faites « avant » et Mlle Stangerson les avait dissimulées sous une collerette, un boa, n’importe quoi ! Car, du moment que je créais, que j’étais obligé de diviser l’affaire en deux phases, j’étais acculé à la nécessité de me dire que Mlle Stangerson « avait caché tous les événements de la première phase » ; elle avait des raisons, sans doute, assez puissantes pour cela, puisqu’elle n’avait rien dit à son père et qu’elle dut raconter naturellement au juge d’instruction l’agression de l’assassin dont elle ne pouvait nier le passage comme si cette