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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/157

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OÙ ROULETABILLE APPARAÎT…

agression avait eu lieu la nuit, pendant la seconde phase ! Elle y était forcée, sans quoi son père lui eût dit : « Que nous as-tu caché là ? Que signifie ton silence après une pareille agression » ? »

« Elle avait donc dissimulé les marques de la main de l’homme à son cou. Mais il y avait le coup formidable de la tempe ! Ça, je ne le comprenais pas ! Surtout quand j’appris que l’on avait trouvé dans la chambre un os de mouton, arme du crime… Elle ne pouvait avoir dissimulé qu’on l’avait assommée, et cependant cette blessure apparaissait évidemment comme ayant dû être faite pendant la première phase puisqu’elle nécessitait la présence de l’assassin ! J’imaginai que cette blessure était beaucoup moins forte qu’on ne le disait — en quoi j’avais tort — et je pensai que Mlle Stangerson avait caché la blessure de la tempe « sous une coiffure en bandeaux ! »

« Quant à la marque, sur le mur, de la main de l’assassin blessée par le revolver de Mlle Stangerson, cette marque avait été faite évidemment « avant » et l’assassin avait été nécessairement blessé pendant la première phase, c’est-à-dire « pendant qu’il était là ! » Toutes les traces du passage de l’assassin avaient été naturellement laissées pendant la première phase : l’os de mouton, les pas noirs, le béret, le mouchoir, le sang sur le mur, sur la porte et par terre… De toute évidence, si ces traces étaient encore là, c’est que Mlle Stangerson, qui désirait qu’on ne sût rien et qui agissait pour