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OÙ IL EST PROUVÉ…

— De rien !

— C’est incroyable.

— Mais, mon ami… vous avez eu bien soin de me dissimuler votre pensée et je ne vois point comment je l’aurais pénétrée… Quand je suis arrivé au Glandier avec les revolvers, « à ce moment précis », vous soupçonniez déjà Larsan ?

— Oui ! Je venais de tenir le raisonnement de la « galerie inexplicable ! » mais le retour de Larsan dans la chambre de Mlle  Stangerson ne m’avait pas encore été expliqué par la découverte du binocle de presbyte… Enfin, mon soupçon n’était que mathématique, et l’idée de Larsan assassin m’apparaissait si formidable que j’étais résolu à attendre des « traces sensibles » avant d’oser m’y arrêter davantage. Tout de même, cette idée me tracassait, et j’avais parfois une façon de vous parler du policier qui eût dû vous mettre en éveil. D’abord, je ne mettais plus du tout en avant « sa bonne foi » et je ne vous disais plus « qu’il se trompait ». Je vous entretenais de son système comme d’un misérable système, et le mépris que j’en marquais, qui s’adressait dans votre esprit au policier, s’adressait, en réalité, dans le mien, moins au policier qu’au bandit que je le soupçonnais d’être !… Rappelez-vous… quand je vous énumérais toutes les preuves qui s’accumulaient contre M. Darzac, je vous disais : « Tout cela semble donner quelque corps à l’hypothèse du grand Fred. C’est, du reste cette hypothèse, que je crois fausse, qui l’égarera… » et j’ajou-