Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
184
MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

Ce n’est pas à cette heure que voilà expliqué « le mystère de la Chambre Jaune », que nous suivrons pas à pas Rouletabille en Amérique. Nous connaissons le jeune reporter, nous savons de quels moyens puissants d’information, logés dans les deux bosses de son front, il disposait « pour remonter toute l’aventure de Mlle  Stangerson et de Jean Roussel ». À Philadelphie, il fut renseigné tout de suite en ce qui concernait Arthur-William Rance ; il apprit son acte de dévouement, mais aussi le prix dont il avait gardé la prétention de se le faire payer. Le bruit de son mariage avec Mlle  Stangerson avait couru autrefois les salons de Philadelphie… Le peu de discrétion du jeune savant, la poursuite inlassable dont il n’avait cessé de fatiguer Mlle  Stangerson, même en Europe, la vie désordonnée qu’il menait sous prétexte de « noyer ses chagrins », tout cela n’était point fait pour rendre Arthur Rance sympathique à Rouletabille, et ainsi s’explique la froideur avec laquelle il l’accueillit dans la salle des témoins. Tout de suite il avait du reste jugé que l’affaire Rance n’entrait point dans l’affaire Larsan-Stangerson. Et il avait découvert le flirt formidable Roussel-Mlle  Stangerson. Qui était ce Roussel ? Il alla de Philadelphie à Cincinnati, refaisant le voyage de Mathilde. À Cincinnati, il trouva la vieille tante et sut la faire parler : l’histoire de l’arrestation lui fut une lueur qui éclaira tout. Il put visiter, à Louisville, le « presbytère » — une modeste et jolie demeure dans le vieux style colonial