Aller au contenu

Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
LE MYSTÈRE DE Mlle STANGERSON

— qui n’avait en effet « rien perdu de son charme ». Puis, abandonnant la piste de Mlle Stangerson, il remonta la piste Ballmeyer, de prison en prison, de bagne en bagne, de crime en crime ; enfin, quand il reprenait le bateau pour l’Europe sur les quais de New-York, Rouletabille savait que, sur ces quais mêmes, Ballmeyer s’était embarqué cinq ans auparavant, ayant en poche les papiers d’un certain Larsan, honorable commerçant de la Nouvelle-Orléans, qu’il venait d’assassiner…

Et maintenant, connaissez-vous tout le mystère de Mlle Stangerson ? Non, pas encore. Mlle Stangerson avait eu de son mari Jean Roussel, un enfant, un garçon. Cet enfant était né chez la vieille tante qui s’était si bien arrangée que nul n’en sut jamais rien en Amérique. Qu’était devenu ce garçon ? Ceci est une autre histoire que je vous conterai un jour.

Deux mois environ après ces événements, je rencontrai Rouletabille assis mélancoliquement sur un banc du palais de justice.

« Eh bien ! lui dis-je, à quoi songez-vous, mon cher ami ? Vous avez l’air bien triste. Comment vont vos amis ?

— En dehors de vous, me dit-il, ai-je vraiment des amis ?

— Mais j’espère que M. Darzac…

— Sans doute…

— Et que Mlle Stangerson… Comment va-t-elle, Mlle Stangerson ?…