D. – À quelle heure, mademoiselle, avez-vous pénétré dans votre chambre pendant que votre père continuait à travailler ?
Mlle Stangerson. – À minuit.
D. – Le père Jacques était entré dans le courant de la soirée dans la « Chambre Jaune » ?
R. – Pour fermer les volets et allumer la veilleuse, comme chaque soir…
D. – Il n’a rien remarqué de suspect ?
R. – Il nous l’aurait dit. Le père Jacques est un brave homme qui m’aime beaucoup.
D. – Vous affirmez, monsieur Stangerson, que le père Jacques, ensuite, n’a pas quitté le laboratoire ? Qu’il est resté tout le temps avec vous ?
M. Stangerson. – J’en suis sûr. Je n’ai aucun soupçon de ce côté.
D. – Mademoiselle, quand vous avez pénétré dans votre chambre, vous avez immédiatement fermé votre porte à clef et au verrou ? Voilà bien des précautions, sachant que votre père et votre serviteur sont là. Que craigniez-vous ?
R. – Mon père n’allait pas tarder à rentrer au château, et le père Jacques, à aller se coucher. Et puis, en effet, je craignais quelque chose.
D. – Vous craigniez si bien quelque chose que vous avez emprunté le revolver du père Jacques sans le lui dire ?
R. – C’est vrai, je ne voulais effrayer personne, d’autant plus que mes craintes pouvaient être tout à fait puériles.