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OÙ L’ON COMMENCE…

d’une lutte, et encore la voix de mademoiselle qui criait : « À l’assassin !… Au secours !… Papa ! Papa ! »

« Vous pensez si nous avons bondi et si M. Stangerson et moi nous nous sommes rués sur la porte. Mais, hélas ! Elle était fermée et bien fermée « à l’intérieur » par les soins de mademoiselle, comme je vous l’ai dit, à clef et au verrou. Nous essayâmes de l’ébranler, mais elle était solide. M. Stangerson était comme fou, et vraiment il y avait de quoi le devenir, car on entendait mademoiselle qui râlait : « Au secours !… Au secours !… » Et M. Stangerson frappait des coups terribles contre la porte, et il pleurait de rage et il sanglotait de désespoir et d’impuissance.

« C’est alors que j’ai eu une inspiration. » L’assassin se sera introduit par la fenêtre, m’écriai-je, je vais à la fenêtre ! » Et je suis sorti du pavillon, courant comme un insensé !

« Le malheur était que la fenêtre de la « Chambre Jaune » donne sur la campagne, de sorte que le mur du parc qui vient aboutir au pavillon m’empêchait de parvenir tout de suite à cette fenêtre. Pour y arriver, il fallait d’abord sortir du parc. Je courus du côté de la grille et, en route, je rencontrai Bernier et sa femme, les concierges, qui venaient, attirés par les détonations et par nos cris. Je les mis, en deux mots, au courant de la situation ; je dis au concierge d’aller rejoindre tout de suite M. Stangerson et j’ordonnai à sa femme