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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

C’est vous dire que j’étais bien près du lieu où le crime allait se commettre.

– Et ce bureau ? interrompis-je, obéissant, en me mêlant à cette « conversation », aux désirs exprimés par mon chef,… et ce bureau, aussitôt que vous eûtes, monsieur Stangerson, entendu crier : « À l’assassin ! » et qu’eurent éclaté les coups de revolver… ce bureau, qu’est-il devenu ? »

Le père Jacques répondit :

« Nous l’avons rejeté contre le mur, ici, à peu près où il est en ce moment, pour pouvoir nous précipiter à l’aise sur la porte, m’sieur le greffier… »

Je suivis mon raisonnement, auquel, du reste, je n’attachais qu’une importance de faible hypothèse :

« Le bureau était si près de la chambre qu’un homme, sortant, courbé, de la chambre et se glissant sous le bureau, aurait pu passer inaperçu ?

– Vous oubliez toujours, interrompit M. Stangerson, avec lassitude, que ma fille avait fermé sa porte à clef et au verrou, « que la porte est restée fermée », que nous sommes restés à lutter contre cette porte dès l’instant où l’assassinat commençait, «  que nous étions déjà sur la porte alors que la lutte de l’assassin et de ma pauvre enfant continuait, que les bruits de cette lutte nous parvenaient encore et que nous entendions râler ma malheureuse fille sous l’étreinte des doigts dont son cou a conservé la marque sanglante ». Si rapide qu’ait été l’attaque, nous avons été aussi