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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

Cette conversation entre magistrats, prévenus, victime, témoins et journaliste allait prendre fin quand se produisit un véritable coup de théâtre : ce qui n’est jamais pour déplaire à M. de Marquet. Le brigadier de gendarmerie vint nous annoncer que Frédéric Larsan demandait à être introduit, ce qui lui fut immédiatement accordé. Il tenait à la main une grossière paire de chaussures vaseuses qu’il jeta dans le laboratoire.

« Voilà, dit-il, les souliers que chaussait l’assassin ! Les reconnaissez-vous, père Jacques ? »

Le père Jacques se pencha sur ce cuir infect et, tout stupéfait, reconnut de vieilles chaussures à lui qu’il avait jetées il y avait déjà un certain temps au rebut, dans un coin du grenier ; il était tellement troublé qu’il dut se moucher pour dissimuler son émotion.

Alors, montrant le mouchoir dont se servait le père Jacques, Frédéric Larsan dit :

« Voilà un mouchoir qui ressemble étonnamment à celui qu’on a trouvé dans la « Chambre Jaune ».

– Ah ! je l’sais ben, fit le père Jacques en tremblant ; ils sont quasiment pareils.

– Enfin, continua Frédéric Larsan, le vieux béret basque trouvé également dans la « Chambre Jaune » aurait pu autrefois coiffer le chef du père Jacques. Tout ceci, monsieur le chef de la Sûreté et monsieur le juge d’instruction, prouve, selon moi – remettez-vous bonhomme ! fit-il au père